Peut-être avez-vous déjà entendu le terme « usines à chiot », mais sans trop en connaître la signification?
Le terme « usine à chiots » désigne la reproduction massive de chiens dans des conditions insalubres par des éleveurs sans scrupules, qui ne se préoccupent aucunement de la santé ni du bien-être de leurs animaux. Leur seul but est de faire du profit. Ces «élevages» peuvent contenir des centaines de chiens, dont des dizaines de races et de races croisées différentes.
On estime qu’au Québec il y aurait entre 1500 et 1800 usines à chiots et qu’environ 400 000 chiots naissent chaque année dans ces endroits. [1]
Les conditions de vie des chiens et chiots
Dans les usines à chiots, les chiens sont entassés dans des cages ou des enclos trop petits et n’en sortent pratiquement jamais. Ils vivent dans leurs excréments et n’ont pas un accès adéquat à l’eau ni à la nourriture. Ces mauvaises pratiques d’élevage entraînent des maladies aux chiens qui ne reçoivent, selon la même logique mercantile à outrance, aucun soin vétérinaire.
Les femelles sont accouplées dès le plus jeune âge et auront des portées deux ou trois fois par année.
Lorsque les chiennes sont trop épuisées et ne sont plus capables de se reproduire, les éleveurs les considèrent comme inutiles et les tuent.
Les chiots issus de ces reproductions ont souvent des tares génétiques dues à l’absence de sélection des reproducteurs et à leur consanguinité. Ils sont retirés beaucoup trop tôt à la mère, parfois à l’âge de 3 semaines (or la loi au Québec ne permet le sevrage qu’à l’âge minimum de 8 semaines [2]). La mauvaise génétique et manque de socialisation en font souvent des chiens avec de graves problèmes de comportements (anxiété, agressivité, malpropreté…). Ces éleveurs peuvent aussi vacciner eux-même leur chiots et créer de faux carnets vétérinaires.
La vente des chiots
Ces éleveurs vendent au premier venu, et ne se soucient pas d’informer le futur propriétaire des caractéristiques de la race du chien.
L’un des moyens de vente souvent utilisé est la revente de chiots en animaleries. Les chiots sont alors mis en cage, à la vue constante des visiteurs qui tapotent à la vitre. Encore une fois, cela perturbe la période de socialisation du chiot, une période pourtant déterminante pour le reste de sa vie.
Il existe aussi ce qu’on appelle des « courtiers ». Ce sont des personnes qui achètent les chiots à l’usine et les revendent à des particuliers. Ils peuvent par exempte, prétendre qu’ils ont acheté le chien, mais qu’ils se sont rendu compte qu’ils étaient allergiques, ou bien qu’ils le vendent pour un ami. Il faut se méfier quand on voit plusieurs annonces avec des chiots de races différentes photographiés dans le même décor et, souvent, dont le nom de race est mal orthographié. Aussi, ces personnes utiliseront les réseaux sociaux et les petites annonces pour « écouler leur marchandise ».
Les lois au Québec sur la protection des animaux
L’analyse de l’« Animal Legal Defense Fund » qui compare les provinces canadiennes selon leur législation en matière de protection animale classe le Québec comme étant l’avant-dernière province étant la moins sévère en 2014 [3].
Au Québec, aucune loi n’interdit l’élevage massif de chiens, contrairement à d’autres provinces du Canada, d’où proviennent la majorité de ces mauvais éleveurs qui y voient là un marché très lucratif.
Certes, pour posséder plus de 15 chats ou chiens, le propriétaire doit obtenir un permis, selon la Loi sur la protection sanitaire des animaux (Loi P -42). Cependant, la délivrance du permis se fait sans inspections des lieux. D’ailleurs, Anima-Québec ne compte que cinq inspecteurs pour toute la province, ce qui est très peu comparativement aux 200 œuvrant en Ontario.
De plus, il est difficile pour les SPA d’intervenir parce que pour obtenir un mandat de perquisition, elles doivent fournir des preuves formelles et visuelles qu’il y a présence de négligence et cruauté animale. Bien souvent, ces éleveurs ne reçoivent qu’un avertissement et/ou une amende de quelques milliers de dollars. Le Québec est donc à la traîne derrière l’Ontario où les amendes peuvent atteindre 60 000 $; de plus, les peines d’emprisonnement vont jusqu’à deux ans.
Ayant le plus haut taux d’abandons d’animaux en Amérique du Nord (soit 500 000 par année) tout en étant la province comptant le plus grand nombre d’usines à chiots, on peut se demander pourquoi la MAPAQ ne se décide pas d’agir.
Une autre problématique peut aussi être soulevée : celle de ces gens qui décident de devenir éleveur sans avoir les connaissances adéquates afin de faire de généreux profits. Le nombre de chiennes gestantes est souvent réduit. Toutefois, le manque de connaissances de ces personnes quant aux besoins des chiennes enceintes et des chiots peut affecter leur santé et leur développement comportemental. Dans le jargon populaire, ces personnes sont appelées des « éleveurs de fond de ruelle ».
En attendant, on peut toujours signer la pétition suivante , pour que les animaux ne soient plus considérés comme des biens meubles dans le Code civil. Si nos amis poilus obtiennent le statut d’êtres sensibles, on pourra alors espérer des sanctions plus sévères en ce qui concerne la cruauté et la négligence animale.
Si vous souhaitez adopter prochainement, recherchez un bon éleveur canin ou bien allez visiter les refuges de votre région. Vous encouragerez ainsi les vrais amoureux des animaux : ceux qui en prennent réellement soin.
[1] http://www.spacanada.org/fr/campagnes/puppy-mills.html
[2] http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=3&file=/P_42/P42R10_1. HTM
[3] http://aldf.org/press-room/press-releases/2014-canadian-animal-protection-laws-rankings/
Article rédigé par Clara Gosselin-Saucier, intervenante en comportement animal.
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ils ont droit de vivre en paix et etre aimer comme des etres humain ils nous apporte telement de reconfort ils sont la pour etre aimer et pour etre proteger des mal intentionner
J’aide a petite echelle ….je voudrais faire plus …ex. inspecteur Benevol
Merci, je suis dans l’évaluation d’une chienne de 8 ans provenant d’un chenil en Abitibi. Je lui donne son temps d’accoutumence.
Elle est chez moi depuis moins de 48 hrs.
Je crois qu’elle viendra à moi d’ici une semaine.
Les animaux ne sont pas des objets, il ont un coeur pour aimer et ressentent la douleur tout comme nous , ceux qui maltraitent les animaux devraient subir le même châtiment . Les lois ne sont pas assez sévères ou plutôt il n’y a aucune loi qui les protège 😭🤬
Bonjour et félicitation pour votre bon travail.
J’aimerais faire un don pour aider à éliminer les usines à chiots mais je ne sais pas comment m’y prendre.S.V.P j’aurais besoin de votre aide,Merci.
Bonjour André,
Vous pouvez contacter une OBL qui agit pour la protection des animaux, comme la SPCA de Montréal ou Animal Humane Society. 😊
C’est en quelle année la moyenne de 1500 à 1800 usines au Québec?
Bonjour, il s’agit de la moyenne estimée par la Société pour la protection des animaux Canada en 2015, la référence est listée en bas de l’article, mais la source d’où provient cette information (http://spacanada.org/fr/campagnes/puppy-mills.html) n’est plus valide.